Bouzot avant Boux

Le hameau de Bouzot

 

Jusqu'à la veille de la Révolution, Bouzot  et la métairie de la Grange au Baudot ont formé une petite seigneurie à part. L’intendant Bouchu, lors de la visite qu’il fit en ce lieu en 1666, dit que Bouzot était une paroisse sans fief ni hameau qui dépendait de l’évêché d’Autun, du bailliage de la Montagne, du grenier à sel de Semur et de la recette de Châtillon.

Bouzot dit Bosot en 1338, Bouzot en 1366,  cité en 1376 dans le rôle des feux du Chatillonnais, , Bousot soubz Saumaise en 1574 avec château où est le fief de Chevigny jadis aux Choiseul, Il forme une agglomération de quelques maisons situées sur le chemin qui mène de Boux à Villeberny. Ces habitations sont séparées les unes des autres par des vergers ou par des jardins.    

Armes des Choiseul

     

 Armes des Choiseul:  « D’azur à la croix d’or, cantonnée de dix huit billettes de même, cinq et cinq  quatre et quatre »

Illustre maison originaire de Champagne qui a pour auteur Rénier sire de Choiseul au XIème siècle.  Son fils Roger pris la croix en 1095 et fut le trisaïeul de Raynard qui épousa en 1221 Alix de Dreux, petite fille de Louis le Gros, roi de France. Ses descendants formèrent la branche de Choiseul d’où sortit Jean II, connétable de Bourgogne en 1272  et inhumé en 1308 à l’abbaye de Morimond.  Celle de Traves qui a pour auteur Robert, seigneur dudit lieu en 1272.. En Bourgogne deux rameaux, ceux du Vaux de Choiseul et de Chevigny, issus des seigneurs de Traves, possédèrent de nombreux fiefs et pour se distinguer des autres branches, enlevaient dans leurs armes une billette de chacun des cantons inférieurs. On sait que deux duchés furent crées en faveur de cette maison, celui de Choiseul en 1665 et celui de Praslin en 1762. Elle s’allia en Bourgogne aux Vergy, Vienne, Grancey, Noyers, Brancion, Damas, Oyselet, Chatellux, La Guiche, Mâlain, Rochebaron,  Lenoncourt, l’Aubespin, Foudras, Saulx, Rouxel, Clugny. Elle a possédé les terres de Chevigny, érigée en comté pour François de Choiseul en 1699, d’Eguilly, de Meuvy, de Thorey, de Bussières, de Voudenay, des Bordes, de Créancey et de Gissey.

 

La seigneurie de Bouzot :

Avant d'être rattachées à Boux, à la fin du XVIIIème siècle, les terres de Bouzot, au cours des siècles, furent partagées  entre plusieurs seigneurs.

XIIème siècle

      -   1160 : Petrus Miles de Buxo  (château de Bouzot)

XIV ème siècle

  • 1366 : Jean de Ruffey, écuyer, échanson du Duc de Bourgogne
  • 1372 : Isabelle de Jaucourt fille de feu messire Philippe de Jaucourt, conseiller de Philippe le Hardi, seigneur en partie de Gissey (sous Flavigny), épouse d’Eudes de Champlemis, chevalier, seigneur du Poiseut (Nièvre).

Blason des Jaucourt: de sable à deux léopards d'or l'un sur l'autre.

  • 1391 : Philippe de Champlemis leur fils, seigneur de Gissey et Thenissey, pour une moitié en toute justice ; l’autre moitié étant possédée par Marguerite de Verrey, épouse de Robert de Ruffey qui avait en outre le droit de pêche à tous engins dans la rivière de Boux, les corvées et autres droits.

Le dénombrement de 1391 dit que Guillaume de Courcelles tenait aussi quelques héritages à Bouzot. Le document rédigé en présence de Jean de Calais, est revêtu du sceau entier dudit Champlemis, dont les armes étaient : «  d’argent à une fasce de gueules »

Les armes de Champlenis

XVème siècle

  • 1405 : Après la mort de Robert de Ruffey, sa veuve Marguerite de Verrey donna un dénombrement où elle déclare qu’elle tenait à Bouzot neuf maignies d’hommes taillables et mainmortables, la justice totale sur eux et leurs héritages et la moitié des corvées et de la justice du surplus, dont l’autre moitié appartenait aux hoirs d’Isabelle de Jaucourt c’est à dire à Philippe de Champlemis.
  • 1468 : Dans une visite faite par les commissaires du Duc Charles « des maisons et seigneuries sujettes à rachat », on lit que le seigneur de Chevigny Thibaut du Plessis, premier chambellan du Duc Charles et Antoine du Bois possédaient la seigneurie de Bouzot joignant la châtellenie de Salmaise et que les habitants de Bouzot prétendaient à tort avoir leurs usages aux bois de la châtellenie.
  • 21 Mai 1488 : Antoine du Bois, seigneur de Posanges- lez -Vitteaux donna un dénombrement où il déclare que la moitié de la seigneurie de Bouzot en la prévôté de Baigneux lui appartenait et que l’autre moitié était à Thibaut du Plessis, chevalier, seigneur de Chevigny,  qui le tenait en fief du duc, en toute justice hommes taillables et mainmortables. Thibaut du Plessis avait aussi à Boux d’autres héritages attenant à ceux de Guillaume Poinceot, écuyer. Sa fille Catherine épousa en 1479 Pierre de Choiseul et lui porta en dot toutes ses terres de Boux.

 

plan du château de Bouzot

                     Plan du château de Bouzot

XVIème siècle                                   

  •  21 Avril 1523 : Une famille de Bouzot ayant pour chef Pierre Beleurgey, bénéficia d’un affranchissement par Jeanne du Bois, dame en partie de Bouzot-lez-Salmaise,  veuve de Guy de Longway, écuyer.  Pierre Beleurgey et les siens acquirent le droit de posséder leurs héritages présents et à venir à perpétuité, exempt de mainmorte, moyennant une redevance annuelle de dix gros (le gros étant de 20 deniers).

Jeanne du Bois devint, peu après, propriétaire de la totalité de la terre  de Bouzot. Elle fit alors donation entre vifs des deux tiers indivis des biens qu’elle possédait aux bailliages d’Auxois et de la Montagne, notamment des deux tiers des meix, chevances et héritages de la seigneurie de Bouzot à Philippe du Bois son neveu,  fils d’Antoine, écuyer, seigneur de Saulveterre et Posanges.

  • 25 Mai 1524 : reprise de fiefs de cette portion de biens donnés,  par Olivier du Bois, hardi écuyer, capitaine de Posanges, en qualité de procureur spécial, par acte joint de Philippe du Bois.
  • 7 Mai 1528 : Philippe du Bois réunit la tierce partie de la terre de Bouzot aux deux tiers qui lui avaient été donnés par suite de l’acquisition qu’il en fit de Jeanne du Bois,  sa tante,
  • 16 Janvier 1533 : Après la mort de Philippe du Bois, sa veuve, Marguerite de la Thuilière et Joachim du Bois, un de leurs fils, seigneur de Posanges, vendirent la terre de Bouzot à Claude Damas de Cormaillon, écuyer,  seigneur de Villiers (Pouillenay) ainsi que le constate la reprise de fief par  :
  •  
  •  Alexandre  de Damas - Cormaillon, écuyer, son frère

              

Les armes des Damas Cormaillon

Armes des Damas-Cormaillon : «   D’argent à une hie de sable posée en bande, accompagnée de six roses  de gueules rangées en orle «   

 

  • 28 Février 1538 : Philibert Couthier, écuyer de Flavigny,  se rend acquéreur de la terre de Bouzot. Le 19 Mars 1539 il donne son dénombrement au bailli de la Montagne.  Il se mariera en 1572.  Il vendra sa terre le
  •  24 Avril 1542 : Antoine d’Orge, écuyer, seigneur de Chazeuil en partie,  de Villeberny en partie,  de Montereul (Menetreux le Pitois), Villy (en Auxois)
  • 15 Novembre 1549 : Dénombrement d’Antoine D’Orge donné à la Chambre des Comptes de Dijon, de ce qu’il tenait au bailliage de la Montagne en fief du Roi à savoir : le village de Bouzot en toute justice haute, moyenne et basse, ainsi que le four banal, environ 3 soitures et demie de pré, vingt gros de cens, une poule due par chaque feu et que les hommes sont mainmortables, corvéables et taillables à volonté.

La terre de Bouzot eut encore deux co-seigneurs.

-   Octobre 1578 :   La déclaration faite dans le terrier de Salmaise dit que les habitants de Bouzot ont comparu devant Nicolas Carret et Jacques Munié, notaires royaux, pour reconnaître les droits appartenant en ladite seigneurie à Françoise d’Orléans-Condé,  dame de Salmaise et Marceau de Choiseul, seigneur de Chevigny et Doncourt, chevalier de l’Ordre du  roi.

Il fut confessé que la princesse était dame de la moitié de Bouzot en toute justice haute moyenne et basse, comme ayant droit du sieur de Villeberny et que l’autre moitié appartenait à Marceau de Choiseul, seigneur de Chevigny et Doncourt, Il était le fils de  Anne de Choiseul et de Jean de Choiseul, seigneur de Chevigny-Doncourt et petit-fils de Pierre dit Gallehaut de Choiseul chef de la branche dite de Chevigny,  que cette justice s’exerçait distinctement sur les meix, maisons et héritages de leurs hommes et sujets.

Marceau de Choiseul épousa le 28 Mars 1539, Jeanne de Brançion, dame de la Meure, fille d’Etienne seigneur de l’Abergement et de Marguerite de Salins, dame de Raon. De ce mariage naquirent cinq enfants. Marceau de Choiseul et Jeanne de Brançion firent un partage de leurs biens devant Philippe Godot, notaire royal, le 3 mai 1589 entre François leur fils ainé, chevalier de l’ordre du roi et Claude leur fils puîné. Le donateur déclara dans l’acte que tout ce qui lui appartenait à Bouzot près de Salmaise, en toute justice serait la propriété de Pierre de Choiseul, fils de Messire Antoine de Choiseul, seigneur de Doncourt et de Poix, frère du donateur et que si Pierre de Choiseul et ses enfants décédaient sans hoirs, ledit Bouzot retournerait à ses deux fils ainé et puîné, ainsi que ce qu’il avait recueilli dans la succession de Philibert de Beaujeu, chevalier, seigneur de Linière en Berry. Marceau de Choiseul mourut le 23 mars 1595.

  • 1587 : Un membre de la famille Valon de Boux, Claude Valon de Barain, est seigneur du lieu  et commandant de Flavigny en 1590,  Ses qualités militaires et sa fidélité au roi, lui valurent les félicitations éloquentes d’Henri IV, qui lui écrivit trois lettres très flatteuses dont Courtépée qui raconte le fait au 3ème volume page 500 de sa « Description du Duché de Bourgogne » a déclaré en avoir eu copie. Ce bon prince l’assure :
  •  «  Que ses services lui sont très agréables, et qu’ils ne seront point infructueux pour lui, l’engageant toujours à contenir les habitants dans l’union pour la conservation de Flavigny sous son obéissance ».
  • - 1590 Jean II de Damas, chevalier, seigneur de Villiers, Athies, Saviange, Sandaucourt, Corcelotte, Chandoiseau, Chappes, Pochey, Pazilly, Reuillon, Allerey, Roilly, Buxy et du Rousset en partie, chevalier de l’Ordre du roi, gentilhomme ordinaire de la chambre,  étant  « ligueur outré », Henri IV confisqua sa terre de Villiers (Pouillenay) et la donna à  Claude Valon, gouverneur de Flavigny (son petit fils, Jacques Louis Valon, marquis de Mimeure, lieutenant général des armées du roi, bon poête français et latin, de l’Académie Française, inhumé en 1719 à Auxonne dont il était gouverneur)
  • Le nom de Valon est connu depuis Regnier Valon, seigneur de Capelle et gouverneur d'Arleux en Flandres, qui mourut en 1296, et laissa, d'Alix de Rocourt, une nombreuse postérité ; elle suivit la profession des armes jusqu'à la fin du quinzième siècle; et depuis, ayant pris le parti de la robe, elle donna un grand nombre d'officiers distingués au parlement de Bourgogne, et plusieurs chevaliers à l'ordre de Malte. Quelques-uns des cadets qui, dans la suite, reprirent le métier de la guerre, y servirent avec distinction ; entre autres, le chevalier Valon, commandant le bataillon de Malte, au siège de Valence, en 1656; et Jacques Valon de Saint-Seine, capitaine au régiment des gardes « f'rançoises, » tué à la bataille de Sénef. Leurs services sont rapportés, avec éloge, dans les lettres d'érection en marquisat de la terre de Mimeure, située en Bourgogne, et possédée en f'ranc-aleu noble dans la famille, depuis Nicolas Valon, seigneur de Barain, conseiller au parlement de Dijon, en 1554, et qui a passé à M. Claude Fyot de Mimeure, petit-neveu du marquis de Mimeure, objet de cet article. » (Jean-François Bastien, Oeuvres philosophiques, historiques et littéraires, Volume 9, 1805).
  • Madeleine de Carvoisin d'Achi, femme du marquis de Mimeure Jacques Louis Valon, maréchal-de-camp et membre de l'Académie française, tenait salon à Paris, rue des Saints- Pères, qui était fréquenté par les poètes et la belle compagnie. Voltaire, dans sa jeunesse, était là comme chez lui. Mimeure se prononce Mimüre. C'était certainement la soeur ou la belle-soeur de madame de Montbrun-Villefranche à qui Voltaire adressa une épître. Blason de la famille Corvoisin:
  •  
  • D'argent à la bande de gueules, au chef d'azur   Blason famille Carvoisin. Vespasien de Carvoisin (lettre de naturalité de 1539) épousa Marguerite de Picquigny, dame d'Achy, en 1531. Famille éteinte au au XIXeme siècle, d'origine Milanais-Bauvaisis.

 

XVIIème siècle

  • 27 Octobre 1661 : Visite des communautés dépendant de la recette de Saint-Seine par Claude Thiroux, écuyer, conseiller du roi au bailliage de la Montagne et à la Chancellerie d’Autun. Claude Thiroux dit que le village de Bouzot appartenait à Pierre Venot, conseiller-maître à la Chambre des Comptes, il est dit : incommode (ruiné).  En faisant la visite de « pot à pot », il a trouvé 21 maisons habitées par sept laboureurs, six vignerons, trois manouvriers et cinq femmes veuves.
  • En 1666 :  Lors de la visite de l’intendant Bouchu,  il est dit :
  • «  La seigneurie avec la métairie de la Grange au Baudot, appartenait à Pierre Venot, écuyer, époux de Anne Valon, qu’il était malade et que sa terre était tombée en décret. Elle n’avait produit cette même année que 150 livres mais pouvait s’affermer 700 livres.  Il est en réputation d’être incommode (ruiné). Il n’a aucun employé (ne travaille pas)

Les bois dont le pays était entouré, appartenaient en grande partie aux princesses de Carignan et de Nemours et le surplus au seigneur Venot qui possédait de plus les meilleures terres, prés, et vignes de Bouzot.

La seigneurie relevait du comté de Salmaise. Elle était en justice haute, moyenne et basse, mais se trouvait à cette époque sans officier pour la rendre.

Les habitants devaient contribuer à l’entretien de l’église et du pont de Boux pour la septième portion. Ils donnaient 13 livres 16 sols au chapelain, qui était le curé de Boux. Ce dernier avait en outre droit au tiers des dîmes de grains et de vin, montant en totalité à huit émines et trois muids ; les autres tiers appartenaient au prieur de Salmaise, Jacques Ladvocat, aumônier du roi, demeurant à Paris. Cette dîme était le vingt et unième pour les grains et le vin. Lesdits habitants devaient au seigneur : une taille de 14 livres, une cense de trois émines et demie froment et avoine et trois livres dix sols en argent, et par habitant, une corvée de bras et une poule de cinq sols.

Il n’y avait plus de biens communaux depuis les aliénations faites à Jacques Robert, Claude Petitot, Edme Beleurgey et Antoine Popon, tous habitants du lieu. Feu le seigneur Venot avait usurpé une place qui servait de rue.   

  • 1668 :  La seigneurie est saisie  sur Pierre Venot. Son fils qui portait le même prénom lui succéda dans sa charge de Conseiller du roi et comme seigneur de Bouzot. Il mourut le 8 novembre 1680 et fut inhumé en l’église St Sulpice de Boux.

                  Les armes des Venot étaient : « D’azur au sautoir d’or,cantonné de quatre croissants d’argent. »

 

Les armes des Venot

  • 1675   : Claude Bouquin du Magny, garde du roi, reprend la seigneurie de Bouzot. On trouve son nom dans une longue pièce  de  procédure contre le dénommé Popon son débiteur dont les biens furent adjugés judiciairement par décret du 14 Octobre 1675 à Guillaume Sirot, praticien à Boux, moyennant 3673 livres 10 sols. Cette somme fut répartie entre les nombreux créanciers du vendeur.
  • 5 novembre 1686 : Claude Bouquin du Magny et Jacques Ladvocat, prieur de Salmaise vendent un bois appelé Tille Notre-Dame qui leur appartenait par moitié en indivis, moyennant 3.000 livres. Puis, par un arrêt du Conseil du 17 Décembre 1697, il fut reconnu que le bois de la Brosse –aux -moines appartenait aux mêmes par moitié.

XVIIIème siècle

  • 1743 : Jacques de La Cousse d’Arcelot, baron, percevait 22 livres de taille une année et 21 livres l’année suivante. Il réclamait en 1756 aux habitants treize années qui ne lui avaient pas été payées et qui s’élevaient au chiffre de 280 livres.
  • 1749 : Dans un acte passé devant Mony, notaire royal à Salmaise, Jacques Joseph de l’Estrade, marquis de la Cousse, prend le titre de seigneur de Bouzot et autres lieux. 

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